« Voici le jeûne que je préfère : libérer les hommes enchaînés injustement, dénouer le joug qui pèse sur eux, rendre la liberté à ceux qu’on écrase, supprimer tout ce qui les rend esclaves. C’est partager ton pain avec ceux qui ont faim, ouvrir ta maison aux pauvres et aux déracinés, habiller ceux qui n’ont pas de vêtements, ne pas te détourner de celui qui est ton frère » (Ésaïe 58,6-7).
Et dire que certains pensent que la foi et ce qui se passe dans le monde n’ont rien à voir !
Ce passage où Dieu dit clairement ce qui lui plaît ne laisse pas l’ombre d’un doute. La foi n’est pas seulement une relation intime qui se passe entre mon âme et Dieu, elle doit avoir des conséquences sur notre agir à l’égard des autres, et surtout de ceux qui parmi nous ont besoin d’aide. Dans ces deux versets, Dieu affirme que toutes les pratiques (jeûnes, mortifications, prières, pèlerinages, etc.) qui pourraient avoir pour but de plaire à Dieu manquent totalement leur but si elles ne sont pas accompagnées de gestes en faveur de la justice.
La laïcité est trop souvent mal comprise : que l’État soit neutre et ne favorise aucune confession ou religion ne signifie pas que les croyants doivent se taire en public et s’abstenir de jouer pleinement leur rôle de citoyens, comme les autres. Les chrétiens doivent s’intéresser à ce qui se passe dans la société et dans le monde.
Le christianisme, ce n’est pas l’abstention. Notre foi nous amène parfois à nous engager en faveur d’une cause. Lutter pour ce qui est juste, faire le bien que notre foi nous commande, ce n’est pas comme faire de la politique partisane ou dire pour qui voter.
par Stéphane Gaudet, rédacteur en chef
Aujourd’hui Credo (Québec)